Les stéréotypes sur l'individualisme et le collectivisme attribuent à certaines cultures une priorité pour les attentes du groupe plutôt que les désirs individuels, et inversement. Par exemple, des sociétés souvent qualifiées de collectivistes, comme la Chine, montrent à la fois des traits individualistes et collectivistes. La pandémie de 2020 illustre bien ce point, où des sociétés jugées individualistes ont mis en place des mesures collectivistes pour protéger la population, ce qui a entraîné des réactions contrastées.

Historiquement, l'individualisme a été promu par de nombreux penseurs occidentaux tels que John Locke, Emmanuel Kant et Adam Smith. L'inclusion de l'axe individualisme-collectivisme dans la théorie des dimensions culturelles de G. Hofstede a contribué à créer des stéréotypes sur les cultures "individualistes" et "collectivistes", notamment entre l'Orient et l'Occident. Des théories comme celle de Ting-Toomey sur la "face negotiation" soulignent les tensions que l'individualisme peut générer dans les relations interculturelles, en priorisant le respect de soi (self-face) sur le respect de l'autre (other-face).

Cependant, l'idée selon laquelle une société ou un individu serait entièrement individualiste ou collectiviste est une vue simpliste. L'auteur souligne que même lorsque nous pensons agir de manière autonome, nous le faisons toujours en relation avec les autres. Les réseaux sociaux en sont un bon exemple : bien que les plateformes encouragent des comportements individualistes, elles renforcent aussi le besoin d'approbation et d'appartenance à des groupes, illustrant la coexistence constante de l'individualisme et du collectivisme.

L'interculturalité elle-même, par sa nature interrelationnelle, nécessite un équilibre entre l'individu et le collectif. Les idéologies d'individualisme et de collectivisme sont influencées par de nombreux facteurs tels que l'argent, la loi, la propagande, et les discours de recherche, créant des perceptions contradictoires sur ce que signifie être un individu ou faire partie d'un groupe. L'auteur critique le fait que les gouvernements et les institutions prétendent souvent représenter fidèlement leur population, tout en adoptant des actions qui génèrent des contradictions.

Ouverture :

Ce constat nous invite à remettre en question l'utilité de la dichotomie individualisme/collectivisme, en particulier dans le contexte de la différenciation moderne où les identités, y compris les pronoms, sont de plus en plus fluides. L'auteur pose des questions stimulantes : Quels stéréotypes associons-nous aux cultures individualistes ? En quoi le capitalisme contemporain, qui encourage un individualisme extrême, affecte-t-il les rencontres interculturelles ? Il suggère que critiquer cette dichotomie simpliste peut permettre une vision plus nuancée des relations entre soi et les autres, favorisant des échanges interculturels plus authentiques.

 
Modifié le: lundi 30 septembre 2024, 15:48