DIFFERENCE
Introduction au Concept de Différence : Le terme "différence" est omniprésent dans notre langage quotidien et joue un rôle essentiel dans la manière dont nous évaluons et comparons le monde, les idées, les identités, ainsi que nous-mêmes et les autres. Dans le contexte de la communication interculturelle, le concept de différence a souvent été central, amenant à une perspective différentialiste, c’est-à-dire l’évaluation des autres principalement en termes de différences culturelles.
Origine et Implications du Terme
Le mot "différence" trouve ses origines dans le latin, signifiant "diversité" et "séparation", établissant ainsi une distance ou une division entre les éléments comparés. Ce terme porte une connotation de séparation, qui peut être problématique lorsqu'il est appliqué de manière exclusive dans l’étude des interactions interculturelles.
Critique de l’Approche Différentialiste
L'auteur critique l'accent mis uniquement sur la différence dans l'étude de l'interculturalité, considérant cette approche comme biaisée et idéologique. Il propose le concept de "differilitude", qui intègre à la fois la différence et la similitude dans un continuum plutôt que de les considérer comme des entités séparées. Cette approche met en évidence que, bien que les discours contemporains prônent souvent le cosmopolitisme et l’universalité, la différence continue de dominer dans les discours sur l’interculturalité.
Études et Exemples
L’auteur observe que le terme "différence interculturelle" est souvent utilisé de manière contradictoire. Si l’interculturalité concerne des négociations constantes d’identités et de perspectives, se concentrer uniquement sur la différence ne capture pas la complexité de ces processus. Dans les interactions, la différence et la similitude peuvent constamment évoluer, influencées par des malentendus, des idéologies, et des compétences linguistiques.
L’auteur critique également les approches qui ne remettent pas en question l'usage abusif du concept de différence. Par exemple, dans une étude récente, Dhital (2023) applique la théorie des dimensions culturelles de Hofstede pour examiner les différences de communication dans un lieu de travail multiculturel, ce qui renforce l'essentialisme et le culturalisme. D'autres études, comme celle de Davies (2022), tentent de repenser la compréhension interculturelle en Australie en adoptant une "praxis de la différence", tandis que West et al. (2022) explorent la croissance personnelle et les identités dans les relations romantiques interculturelles à travers les différences culturelles.
Conclusion et Réflexions
L’auteur conclut que la différence ne devrait être considérée que comme une face de la médaille de l’interculturalité. Elle doit être évaluée en tenant compte des similitudes et reconnue comme un phénomène instable et construit discursivement. De nombreuses études abordent la différence comme quelque chose à respecter, à apprendre, voire à surmonter, mais il reste ambigu sur la manière dont il faut réellement traiter cette notion, surtout dans un contexte où elle est susceptible de changer.
Questions de Réflexion
L’auteur propose des questions pour encourager une réflexion plus approfondie : Peut-on envisager l’interculturalité au-delà de la simple différence ? Comment équilibrer l’attention entre la différence et la similitude ? Enfin, que penser de l’idée selon laquelle derrière ce que l’on perçoit comme une différence, il pourrait y avoir une similitude, et vice-versa ? Ces questions invitent à une réévaluation constante des perceptions dans les rencontres interculturelles.