Dans la recherche et l’éducation, l’inclusion s’est imposée comme un sujet central, en particulier dans le contexte des minorités et des migrants. Cependant, l'inclusion est loin d’être un processus simple ou stable. Elle est intrinsèquement politique et dépend souvent des critères définis par ceux qui détiennent le pouvoir. À un niveau macro, les attentes d’inclusion imposées — comme l’apprentissage de la langue locale ou la connaissance de l’histoire nationale — reflètent souvent des normes unilatérales. À un niveau interpersonnel, l'inclusion est encore plus volatile, influencée par les perceptions, les relations de pouvoir et les états émotionnels des individus.

L’inclusion est également souvent réduite à des mesures symboliques, sans réelle réciprocité ou co-construction. Le rôle de l’hôte et du « nouveau venu » est rarement équilibré, et les initiatives inclusives risquent de devenir des gestes de façade. Par exemple, dans les contextes universitaires ou professionnels, des individus issus de minorités peuvent être mis en avant comme des « modèles de réussite », mais sans une véritable inclusion de leurs voix dans les décisions et la production de savoirs.

De plus, les pratiques d’inclusion sont souvent marquées par des contradictions. Les discours sur la nécessité d’un « état d’esprit ouvert », d’éviter les stéréotypes ou de veiller à un langage approprié, peuvent masquer des préjugés sous-jacents qui restent profondément ancrés. Cela crée une forme d’inclusion illusoire, où les personnes semblent être incluses en surface, mais où les dynamiques de pouvoir et d’exclusion persistent en coulisses.

L’inclusion devrait donc être repensée comme un processus dynamique et réciproque, fondé sur une transformation mutuelle plutôt que sur la simple adaptation du « nouveau venu » aux attentes du groupe dominant. Les compétences interculturelles, souvent mises en avant pour promouvoir l’inclusion, ne doivent pas être perçues comme un moyen d’imitation ou de conformité, mais comme une co-construction active entre individus en interaction.

Ouverture vers une introspection d’étude

Ces réflexions nous invitent à interroger nos propres conceptions de l’inclusion. Que signifie l’inclusion dans nos contextes linguistiques et culturels spécifiques ? Quelles sont les barrières auxquelles nous faisons face dans nos sociétés ? Est-ce que l’inclusion doit être un objectif individuel ou collectif ? Enfin, dans quelle mesure la langue et les nouvelles technologies jouent-elles un rôle dans le sentiment d’inclusion ? Ces questions nous poussent à approfondir notre propre expérience de l’inclusion et à la repenser sous une perspective critique, en tenant compte des dynamiques de pouvoir, des préjugés invisibles et des défis quotidiens auxquels sont confrontées les communautés en quête de reconnaissance et de participation équitable.

Modifié le: lundi 30 septembre 2024, 15:39