Résumé de section

  • Dans les chapitres précédents, nous avons exploré en détail la construction de structures narratives solides ainsi que la création de mondes et de personnages captivants. Ces éléments sont essentiels pour comprendre la manière dont une histoire peut enrichir l'expérience d'un jeu vidéo. Cependant, avant de plonger dans l'examen des récits de deux jeux spécifiques, il est crucial de définir les critères qui font une bonne narration vidéoludique. Ces critères peuvent varier selon les studios, mais certains éléments fondamentaux doivent toujours être considérés :

    • Les jalons narratifs sont-ils engageants et stimulants ?
    • Le développement des personnages est-il organique et progressif ?
    • La narration est-elle liée au gameplay ou en est-elle indépendante ? Si oui, dans quelle mesure ?
    • Les actions du récit ont-elles des conséquences sur le gameplay, et inversement ?
    • L’histoire est-elle fluide ou crée-t-elle trop de frictions, au point d’interrompre le plaisir de jeu ?
    • Le récit s’intègre-t-il bien au reste du jeu, notamment en termes de ton et de rythme ?

    Ces critères nous guideront dans l’analyse qui suit, en cherchant à comprendre ce qui distingue une narration réussie dans le domaine vidéoludique.

    • Dans un monde où les jeux vidéo occupent une place prépondérante dans le divertissement interactif, l'une des grandes problématiques réside dans l'engagement émotionnel des joueurs envers les histoires et les personnages. Souvent perçus comme de simples outils utilitaires, les personnages non-jouables (PNJ) peinent à établir des connexions profondes avec les joueurs, ce qui limite leur impact émotionnel lors de pertes ou de séparations. Cependant, des jeux tels que Fable II et The Last of Us illustrent qu'il est possible de transcender cette barrière en créant des personnages bien développés qui apportent de la joie par leur présence et de la tristesse par leur absence. Ce défi réside non seulement dans la conception des jeux, qui favorise l'action rapide au détriment de la réflexion, mais également dans la formation des développeurs, souvent influencés par des franchises connues qui privilégient le divertissement léger. Pour surmonter ces limitations, il est essentiel d'intégrer des scénaristes et des designers narratifs dès le début du processus de création, permettant ainsi aux jeux vidéo de proposer des récits émotionnels riches et significatifs qui résonnent véritablement avec les joueurs.

    • L'analyse de NBA 2K16 révèle une structure narrative riche, mettant en avant des éléments essentiels tels que les jalons narratifs, la construction de personnages, le monde du jeu, et les points d'investissement émotionnel. Ce jeu, développé par Visual Concepts et écrit en partie par le célèbre réalisateur Spike Lee, se distingue par son approche unique du récit, oscillant entre la célébration de la culture du basketball et les complexités des relations humaines.

    • The Last of Us, développé par Naughty Dog et écrit par Neil Druckmann, est un jeu vidéo acclamé qui combine une narration poignante avec une jouabilité immersive dans un monde post-apocalyptique. L'histoire se déroule dans un futur ravagé par un champignon mortel qui transforme les gens en créatures infectées, et suit Joel, un survivant cynique, et Ellie, une jeune fille porteuse potentielle d'un remède, dans leur quête pour trouver un laboratoire où une expérience peut être réalisée pour créer un vaccin. Ce résumé analytique met en lumière les éléments clés du jeu, en explorant ses thèmes, ses personnages et sa structure narrative.